• Je suis comme une gamine. Je me plains des petites douleurs presque inexistantes et j'hurle quand ca fait mal. Personne n'entend évidemment, les cris de l'intérieur s'étouffent, s'essoufflent. Est-ce que tu crois que ces remarques sont faites pour me descendre ou juste parce qu'elle le pense vraiment. Est-ce que tu crois que je dois lui répondre d'un air sympathique ou bien j'ai le droit de lui dire que c'est une connasse et qu'elle me dérange. Est-ce que tu crois que j'ai le droit de dire que c'est de sa faute si je vais mal. Je vais c'est déjà ça, tu me diras. Est-ce que j'ai le droit de dire que putain j'en ai mal d'avoir vu qu'il n'était que deux. Un petit comité plus que restreint pour. Mais putain quelle salope. Est-ce que tu crois que c'est normal. J'ai ce bourdonnement dans les oreilles, celui du vibreur qui vibre quoi de plus logique tu me diras. Je le laisse planter sur le bureau, je le regarde, le fixe, il bouge. Je trouve ca très con et je m'y retrouve. Mon téléphone est comme moi. Des petits mots qui s'affichent, je me demande à quoi ca rime d'écrire si c'est pour dire ça. Des trucs juste pour blesser puis je me souviens que. Moi aussi j'ai fait ça alors s'ils ont la même mentalité on est plutôt mal barré. Nan ouais c'est vrai, on est barré déjà. Sur l'écran de l'ordinateur je peux aussi admirer ces six connectés. Trois d'occupés et trois d'absents. Tu crois qu'ils se sont passé le mot ? Evidemment qu'ils sont tous là, ils n'ont juste pas envie d'être dérangé. Msn c'est comme une cafetière, tu peux filtrer. Serré ou décaféiné. Je prends sans la caféine s'il te plait. Ouais moi aussi parfois je me mets absente mais je suis là mais c'est quand même plus fort que moi, si on me parle je réponds. Mais il parait que ca dissuade certaines personnes de venir. Alors je suis le troupeau et je suis absente, je crois que ca joue un peu sur mon moral parce que du coup je deviens absente mais pas physiquement. Ce soir je devais aller là bas, où il y'aurait tout ces cons que je n'ai pas envie de voir alors j'ai feint d'avoir une grippe, hinhin. C'est mon frère qui me la passait, si si. Je suis une menteuse, une voleuse. Une cafteuse et une cafetière avec filtre. Et parallèlement, un Orangina. Mon activité la plus fatigante de la journée est d'avoir passé l'aspirateur et descendu quelque fois les marches. Ouais je suis très fatiguée là. Va falloir que je me couche bientôt pour reprendre plein d'énergie. Ou alors je peux aussi manger des petits princes. Ca n'existe pas les princes, connasse. "Tu ne sais pas dire non. Tu l'as invité pour ça." Le verdict est tombé, mais ca n'a pas fait de tremblements. Le verdict tombe tous les jours depuis des semaines. Des mois ? Le bonjour se transforme en connasse ou connard. Les formalités sont échangées. On peut se casser.


     


    Briller dans le noir n'est pas pour moi.


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  • Il monte avec elle dans la grande roue. Ils vont tourner quelques minutes. Ils diront au forain d'arrêter la roue, pour qu'ils restent plantés au sommet quelques instants. Juste qu'ils profitent un peu de la vue de haut, qu'ils profitent du summum. Parce qu'après ils verront, la roue tourne. Prend une autre cadence, pas toujours plaisante, avec de grosses pannes qui l'oblige à laisser leur cabine à ras du sol pendant des jours. Parfois elle reprend son rythme tranquillement, sans s'affoler justement. Parfois, ils en descendent pour quelque temps. Il monte avec elle dans la grande roue. Ils vont tourner pendant des jours. Vitesse rapide pour leur donner le tournis, vitesse lente pour prendre le temps de s'emmerder. Parfois il sautera de la cabine et elle ne s'en rendra même pas compte. Parfois ce sera elle, et lui qui fermera les yeux. Ils le font un peu par peur, un peu par lassitude. Et quand la roue stagne alors que la cabine est au milieu, elle ca lui va bien. Ni de hauts ni de bats. C'est peut-être ca le secret dans le fond. Même si c'est triste de faire tourner une roue de cette façon. Ils vont faire un tour dans le grand huit, le moment d'avoir la gerbe et les idées qui partent en vrille.


     


    Moi je vais juste faire un tour dehors, pour prendre l'air et oublier que le monde entier est un connard. Je les emmerde tous. Aucune exception. Jusqu'à les en détester. Très fort. Plus que je ne peux me l'imaginer. La roue tourne. Je ne suis qu'une conne qui se plait à garder les yeux fermés, même si elle y voit bien trop clair. Je me la ferme, mon esprit avec. Mes pensées, mieux vaut les oublier. Je les emmerde tous. Aucune exception.


     


    Je ne les hais pas, je me contente de les détester. J'en veux à beaucoup, et beaucoup trop. Quelle bande de cons.



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  • Quand c'était avant, j'avais des rêves encore. Ceux qui nous remplissent d'espoir. Ceux qui font avancer, donnent l'envie. Ceux qui font qu'on se bat pour eux. C'était avant. Y'a une petite coupure bien net, qui nous détache de ces rêves, quand une autre réalité arrive. Au début on dit « enfin, c'est pas trop tôt », et au fil du temps on se dit « putain, si j'avais su... ». Et le pire c'est qu'on s'y fait, à cette réalité un peu merdique. Même qu'on ne voudrait plus la changer, pour rien au monde en fait.

    Même les chocs en viennent à s'entrechoquer. Tout ça, ca crée des interférences plus que dangereuses dans ta petite tête qui n'a pas encore bien compris que la réalité, ca ne se change pas. Même si t'es rêveur. Même si tout.

    Les envies se perdent et laissent une grande place vide à occuper. Pleine d'air, de sous entendus. Des vagues qui s'y glissent, un ménage qui fait du mal. Qui ne fait pas de mal. Je sais tout faire pour. Je peux mentir, m'obéir à moi même. A ce que je crois le mieux, qui ne l'est pas forcément. Je me persuade juste pour. Tout ca pour. Un message qui me passera.

    Je me fais du mal en essayant d'en faire. Je ne veux pas qu'on m'attache. Des liens, je n'en veux pas. Chacun à ses propres définitions, moi je ne crois plus en rien. Ni en ça, ni en eux. Ni en qui que ce soit. Surtout pas en cette fille que je voudrais éviter.

    Je m'immisce dans les fêlures comme pour y passer du sel. Que ca pique, brule. Jusqu'à ne plus.

    Je les ai fait couler, je n'ai pas fait exprès. Même si j'aurais aimé me noyer.

    Aller, on laisse un peu d'espace, un peu d'air, un peu trop tu crois. Rien vu.


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  • J'ai l'impression d'avoir cette étiquette collée sur le front, et les mêmes mots que je pouvais répéter mille fois sans me lasser qui sont restés. Un peu marqué, comme au fer. Non, je n'ai pas envie de repasser. Dans quel sens que ce soit. J'ai un mal de. Mais chut. Un de ces maux qui persiste quand on essaye de les chasser. On  n'en parle le moins possible, on écrit le plus possible et même surement trop. Mais chut. J'ai la tête un peu ailleurs et pas assez de courage pour changer les choses et avoir l'envie de les bouger. Alors je les laisse les choses comme elles sont et je verrais bien tout ça plus tard. J'espere ne pas trop tarder. Juste à temps pour ne rien perdre même si j'ai déjà paumé ma volonté et l'envie de quoique ce soit. Ah si, j'oubliais. J'ai des envies. Celle de ne pas penser. Ca pourrait être tellement facile. A croire que ca ne me convient pas. Il fait froid et je crève de chaud. Je joue avec ces ciseaux et imagine quelles oeuvres je pourrais faire sur le joli bloc gris. J'ai la tête qui tourne. Si c'est comme les aliments, ca pourrait vouloir dire que je suis périmée. Tant mieux. Je n'attends que ça dans le fond et ils le savent. Ou peut-être pas mais peu m'importe. On me dit que j'ai mauvaise mine, c'est très con car j'ai perdu mon taille crayon. Le ventilateur du pc doit me comprendre mieux quiconque. Il accelere le mouvement, fait de l'air et fait s'envoler les papiers de bonbons éparpiller. Seize craquements. J'ai cette manie de me faire craquer les doigts. de fermer les yeux sur ce qui ne va pas et de les rouvrir quand le risque s'est enfuit. Le reflet qui me rappelle et mon prénom qui résonne. La raison qui m'abandonne et ses mots qui me reviennent comme un boomerang que je n'ai pas lancé. Je suis reelement crevée et je n'arrete pas de bouger. Je ne tiens pas en place, la tension qui tombe ou qui monte. Les nerfs qui se tendent ou qui se lachent. Je ne sais même plus les sentiments que j'éprouve pour qui ou quoi que ce soit. Ce pantalon qui me sert et ce pull bien trop grand. J'ai un mal de. J'ai mal à la tête. Je délire dans le flou, personne ne comprend. Ca fait rire, ca fait sourire, c'est tant pis pour leur gueule s'il ne veulent rien comprendre. Moi on dira que je m'en fous. Je lache tout en bloc. Je jette le carton vide alors que j'aurais voulu le remplir sans qu'il ne se casse, c'est trop tard. Explosé comme on peut imaginer. Je m'invente des histoires et il y a encore des places à prendre dans ce roman. Ce n'est pas sur casting, tout le monde s'y incruste comme il veut, je n'ai même pas d'emprise sur ma propre histoire. Tu viens si ca te chante et casses toi quand tu veux. On dira que rien ne me manquera. Mais casse toi vite. Qu'on ne me laisse pas le temps de m'attacher à ces personnages. Ca pourrait tout gacher. C'est la mienne alors, dégage.

    Tout a craqué.


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  • Parce que c'était, na. J'aurais juste à lire, pour. Re na.

    Je vois le monde qui tourne un peu trop vite à mon goût. Je suis assise et, vous tourner. Ma chaise à roulette qui me fait faux bond. Dira-t-on. J'ai ce gout dans la bouche. De je ne sais quoi. Ce gout de sucre ou de sel, j'ai oublié les saveurs pour aujourd'hui. Juste. Demain, je m'y remets. J'essaie de me poser, me reposer, encore, encore. Sans m'arrêter. Je n'y arrive pas, dis-moi, est-ce que c'est normal tout ça ?

    J'y pense encore, encore. Juste. Pour aujourd'hui, j'ai promis d'oublier. Juste à moi. Demain, je m'y remets ? Je saurais bien m'en passer. J'ai soif, je ne sais de quoi. Tu ne sais rien de ce que je vis, qu'on m'a dit. Evidemment. J'ai su le dire aussi quand tout était caché. Hein, ouais. C'est si facile, tu dis ? Non, je t'assure que les cadavres ne sont pas faciles à planquer.

    Alors c'est ici ta planque ? Ouais. Je ne pose pas la question, de savoir comment tu trouves tout ça. Je ne trouve plus la question, adéquate pour ça. Puis. Merde, je t'ai fait tombé je sais. Fallait pas pousser, je sais. Un peu précipité, je sais. Mais. Si je n'étais pas venu te chercher tu serais tombé aussi, tout seul. On m'a dit, juste, que c'était plus facile de tomber à deux. Je suis aidante, j'accompagne malgré.

    C'est un peu comme mon verre de coca. A force de trop attendre, il perd ses bulles, il n'a plus de gout, il est passé, dépassé, périmé. Je ne sais pas si la métaphore est assez claire, ou si je dois encore insister un peu.

    Moi, à coté d'eux, d'elles, j'étais rapide. Aussi, juste à coté. La même allure que moi, même vitesse et presque mêmes envies. On les voyait qui marchait mais nous on s'en foutait. On été trop pressé d'y arriver, au bout du chemin. On s'est un peu précipité puis, le ravin, on n'a pas eu le temps de le voir arriver. On s'est jeté dans le vide un peu comme ça. On s'est bien vautré, on est tout cassé.

    Puis on se dit que tant pis, même au fond du gouffre, des chemins y'en a plein, sauf qu'on n'a pas trop capté, sur le moment même, que de se plaire dans ce fond, ce n'était pas le meilleur moyen pour remonter cette longue pente sans embuches. Tellement lisse qu'on se casse la gueule rien qu'en la regardant. Ouais bien sur, on peut faire deux mètres dessus, avec de bonnes chaussures. On peut prendre nos quelques morceaux qu'on a perdus pendant la chute, essayé de les recoller tant bien que mal. Surtout que mal. Mais, ouais, ca ne sert strictement à rien. Je sais pourquoi, ce n'est pas la colle qui a merdé. C'est juste ces petites fissures un peu voyantes, tous ces endroits qu'on sait toucher, tous ces « là où ca va faire mal ».

    Un petit sourire s'il te plait, c'est juste pour mon souvenir.

    Je les ai tous vu défilés. J'aurais préféré être à la même allure. Je préfère être une « comme les autres » qui s'en sort.

    [C'est un peu comme mon verre de coca. A force de trop attendre, il perd ses bulles, il n'a plus de gout, il est passé, dépassé, périmé. Fade, plus aucun gout. Ca ne pétille plus, là-dedans. Et moi ce que je préfère, c'est bien les bulles. Celles qui peuvent faire monter les larmes aux yeux, te piquer, te bruler. Celles.]


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