• Je n'ai jamais été au bout.

    Je passe mon temps à tout ruminer, à me dire que c'est injuste, ou dégueulasse. Peu de choix. Et je me bouffe le même menu depuis deux semaines. Depuis que j'ai appris. Ca faisait que trois mois, trois petits mois que je ne l'avais pas vu. Et je retrouvais quelqu'un qui paraissait 15ans de plus. Je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est la fin. Je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il le sait, et qu'il ne dit rien, qu'il tente de faire bonne figure, mais qu'il sait. Ce n'est plus de la peur, c'est de la douleur. Celle de savoir qu'un matin, un jour, un soir, on apprendra que c'est fini, qu'on dira à qui veut bien l'entendre que c'est bien mieux comme ça, parce que tu sais, il ne souffre plus maintenant. Et personne n'en pensera un mot. Mais ça fait toujours bon effet de dire ça, lorsqu'en réalité on ne pense qu'à sa gueule, à cette peine et cette douleur qui ne nous quitte pas. On se dira qu'on finira de la même façon, à souffrir sur un lit, à dire aux gens de ne plus venir, à leur dire de téléphoner, parce que c'est bien aussi, le téléphone. Parce qu'on verra dans leurs yeux qu'ils ont mal, qu'ils sont mal, qu'ils sont dégoutés.


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