• Je sais que ça sonne creux quoique je fasse. Faudrait faire quoi, au juste, pour avoir des réponses. Arrêter de penser être toujours une gamine et arrêter de faire la conne quand les choses ne tournent plus si rond. Arrêter de faire la conne est trop compliqué, arrêter de faire la gamine est trop emmerdant. Je dois suivre mes cours, m'occuper d'une gamine mutante, passer le permis, travailler et oublier, mais tout ça est trop dur. Surtout les derniers points. Je peux faire semblant que tout roule comme sur des roulettes, mais la vérité est que j'y pense à chaque instants, que ça me ronge et que je ferme ma gueule, une fois encore. A quoi bon l'ouvrir, je me dis. Encore une fois foncer droit dans le mur, tendre l'autre jour et espérer que ça va changer. Mais ma pauv'fille t'as rien compris, ça changera plus maintenant.

    Alors je suis mes cours en me disant que c'est pas pour moi, que c'est trop dur, que c'est du temps de perdu, que j'y arriverai jamais, qu'ils avaient raison. Je m'occupe d'une gamine en rêvant de lui mettre des tartes pour qu'elle arrête de hurler comme un mouton qu'on égorge. Je passe le permis en l'évitant. Je travaille comme si je pouvais en crever. Je crois que je vais oublier si je fais tout ça. Alors je fonce et je m'occupe comme je peux. Je regarde cette gamine la morve au nez qui me dégoûte, que je voudrais plonger tete la premiere dans un grand bain à l'eau de javel. Mais je prends le mouchoir et je la mouche sans regarder pour pas lui gerber dessus. J'essaie de faire des fiches pour capter quelques choses au chinois qu'on m'enseigne, mais la tete ailleurs me fait ecrire mot pour mot ce que je relis sur mes feuilles. Je vais à des soirées qui puent tout en sachant que le lendemain je serais pas plus entourée de gens bien que la veille. Mais j'y vais avec des filles que je connais à peine et à qui je fais déjà confiance, parce que je suis conne naive ou blasée d'être blasée, parce que je me dis que maintenant je peux au moins me payer le luxe de sortir jusqu'à pas d'heure quand ça me chante.

    Je commence à comprendre le sens du mot volonté et combien c'est difficile d'en avoir.


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  • Ce ne seront que des regrets, les années passées et les mois qui arrivent. Il ne restera plus que ça parce que je ne saurais plus rien voir d'autre. Ca ne tourne pas bien rond et ce doit être comme ça, sûrement. Je me demande encore ce qu'il y aura la semaine prochaine, et demain, et tous les jours, finalement, comment se sortir de ça. De ce truc dans lequel on s'enferme en jetant la clé. Tout est verrouillé et tout remonte, se noyer sous les regrets, dernier choix et premier prix de ta connerie. Mais ça n'aurait jamais sonné autrement, on se rassure comme on peut, le même refrain à la va vite, par habitude et par cœur, on devine les phrases qui vont sortir, qui vont énerver, qui vont blesser, qui vont clouer. Et on en joue. Parce qu'il n'y a plus que ça a faire une fois le tapis de jeu est déroulé. Ca pourrait être un jeu de gamins un peu cinglés qui se demandent à quel point ça peut faire mal de se lancer des pierres à la gueule. Et plus tard les pierres sont remplacées par des mots, des attitudes qu'on ne comprend plus, et la douleur n'est plus physique, elle est tout simplement différente. On ne comprend plus rien et dans le fond, c'est peut-être ça le plus emmerdant. Ne plus se comprendre soi-même, ne pas comprendre sa propre douleur et faire comme si tout allait bien, parce que tu fais ça si bien.

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    Jusqu'au jour où tu ne t'arrêtes plus de péter ton câble, chaque jour, la routine est différente et ça reste une routine tout aussi emmerdante, juste un peu plus pesante. De savoir que chaque jour il y aura un détail de trop, rien qu'un détail qui fout tout en l'air, d'appréhender les moments à deux, de préférer en être éloigné, de ne plus vouloir parler de peur de sortir la connerie du jour qui fera tout exploser.

    <o:p> </o:p>

    Et finalement, tout explose.


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  • Je saurais pas dire ce qu'il y a. J'ai juste envie de me crever les tympans avec de la musique abrutissante. De lire les histoires de ces pétasses du l'Upper east side, et avoir une fois, rien qu'une petite journée, les mêmes soucis qu'elles : fais chier, qu'est ce que je vais mettre ? Allé, je dois me réjouir, c'est deux des problèmes que j'ai pas, ces histoires de fringues et de gerbe.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

    Non, moi mon principal problème, c'est mes névroses. J'ai tellement les jetons d'être quittée que je pourrais me jeter par la fenêtre juste pour être celle qui se casse la première. J'en aurais presque rien à foutre de blesser les gens auxquels je tiens le plus, dans ces moments où j'ai l'impression que tout se barre en couille.

    Le malaise, c'est que c'est pas juste une impression. Tout se barre dans tous les sens. Je me fais tellement chier avec lui que je ne sais plus si la veille a été une bonne ou une mauvaise journée, si j'ai le droit de l'envoyer chier sans raison ou si je me dois d'être la gentille fille adorable qui se préoccupe des activités de la journée.

    <o:p></o:p>

    Alors il faut bien une échappatoire. Un jour de repos. Même si depuis des mois, le nombre de jour de repos est passé de un, à 4. Quatre longues journées pendant lesquelles j'ai pas à tenir un crachoir, pendant lesquelles je suis seule, pendant lesquelles je peux le détester de ne pas me demander de venir.

    Je pourrais le laisser planter comme une merde. Mais je le laisse juste planter pour venir le récupérer, comme si de rien n'était, c'est exactement ça. Comme une connasse pourrie gâter qui sait qu'au fond, c'est juste une trouille monstrueuse de le perdre pour de bon. Et c'est un cd rayé qui tourne sans cesse. Une bonne musique qui a été gâchée par trop de coups, par trahison et par ennui.

    Alors dire que je t'aime plus, c'est tellement répétitif, ça en devient une habitude. Je me demande si ça le touche encore que j'aligne ces quelques mots aussi simplement que je lui dirais que je meurs de soif. Et je me persuade que le jour où il refusera de céder, qu'il me laissera dans la merde que j'ai créée, je pourrais peut-être être heureuse, un peu plus tard. Parce que je ne crois pas pouvoir être heureuse avec quelqu'un que j'aime vraiment. Alors je choisis la simplicité, parce qu'après tout, pourquoi faire compliquée quand on pense qu'on n'a qu'une vie. J'ai conscience d'être une grosse conne, j'essaie d'assumer, faut avouer que c'est pas si simple.

    Son : Nothing like You and I.


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  • Ca n'aura jamais été aussi rapide et aussi silencieux. Et sec. Sans larmes. Sans rien. Comme si finalement on était dans l'attente de ça depuis, pfiou, longtemps. On pourrait se croire soulagés. Je ne connaîtrais jamais la promesse et bien d'autres choses. J'ai posé la question sans avoir de réponse. C'est peut-être pas plus mal. J'aurais quand même aimé savoir les promesses qu'il espérait pouvoir vraiment tenir. Je peux m'en vouloir qu'à moi-même. Après tout, ça ne peut qu'être de ma faute si je ne sais pas ce qui ne va pas. Ce qui ne va plus. Ou si je ne cherche pas vraiment à le savoir. C'est pas si facile d'être confrontée à sa propre connerie. C'est pas si facile de deviner que les autres ne vont pas si bien, s'ils veulent en parler ou non, si les parents au final c'est soûlant d'en parler.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />Je pourrais essayer de tout détruire en quelques mots. Comme par exemple que je n'ai entendu parler que de gamins pendant tout ce temps, d'école primaire, d'un chef emmerdant, de gamines adorables. Et puis ? Pas grand-chose d'autre. Des stagiaires, aussi. Des stratèges pour me rendre jalouse, quand j'avais juste rien à foutre.

    Je pourrais essayer de tout détruire mais en réalité c'est déjà fait.

    Quelqu'un m'avait dit, il y a quelque mois, tu t'en es enfin débarrassée. Je me suis demandé qui était le monstre. La personne qui disait ça ou la personne visée. D'autres me l'ont redit, encore, plusieurs fois. J'ai fini par me dire que c'était moi le monstre qui n'en parlait que dans ce qui n'allait pas. Qui n'ouvre sa gueule que lorsque ça ne va plus du tout. Et qui ferait mieux de l'ouvrir à chaque petite chose pour éviter de faire un Tchernobyl tous les six mois quand je me décide enfin à parler. Ou plutôt à cracher ma merde. Beurk hein, de cracher de la merde. <o:p> </o:p>

    Ou alors me la fermer pour de bon, peut-être. Bref, d'ici que je me décide, je refais la morte par ici.


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  • Finalement, j'aime pas. J'imagine presque la mousse verte dans tous les coins et les murs recouverts de lierre. C'est pas si beau. Et on retombe dans la métaphore. Dans l'attente et dans le dégoût. Faut juste se dire qu'ailleurs c'est pas si moche, que la honte est un peu moins au rendez-vous. Moins de présence. Plus doux et plus frais. Appuyer plus fort en espérant le tenir éteint plus longtemps. Pire qu'une gamine tentant de cacher les lumières sur les murs. Mes histoires me font peur, en parler pire encore.

    <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p> </o:p>

    J'ai déjà oublié ce que je voulais dire. Tant pis, c'est pas si mal comme ça. Ca va revenir, sans doute.


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